Depuis 1995, avec ma pince et le fil de fer, je dessine dans l’espace, je décris et écris aussi bien le mystère humain que le quotidien, avec des pleins et des déliés faits de fil et d’air.
Au commencement il y a eu le panier à salade en fil de fer : le monde transparent sur fond de ciel bleu. En Pénélope besogneuse, j’ai détricoté la bobine en tirant sur le fil, et je ne l’ai plus lâché…
Avec ma première bobine, mes dix doigts et ma pince, j’ai commencé à tisser ma toile : le trait devenait trace, le fil devenait trame, la trame devenait forme et s’animait. D’abord en «Ré parures», je reconstituais des puzzles d’objets brisés pour leur redonner vie. Imaginaires ou inachevés, les visages sont ensuite apparus souriants ou mélancoliques, sans doute mes états d’âme.
Le manège s’emballe, les animaux font leur parade, les ombres portées amplifient la musique et l’abstraction se dévoile en rythmes et vibrations.
Sur le plan technique, l’improvisation est de rigueur ; le fil et moi traçons ensemble en tâtonnant, la surprise est au bout, l’ombre portée apporte sa magie. Parfois, les contraintes sont trop fortes ; alors, comme Ariane, je tire sur le fil pour sortit du labyrinthe et écrire d’autres histoires…